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Milly & Co. Brins de temps, brins de fil, couleurs et saveurs de la vie, humeurs vagabondes...
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8 décembre 2015

Vous avez dit "écolo"?

A l'heure de la COP21 dont on peut craindre qu'elle n'accouche d'une souris, je vous propose de revenir à quelques fondamentaux dont le récit humaniste, pénétrant et visionnaire de l'essayiste américain, naturaliste et philosophe de surcroît,

David Henry Thoreau: Walden, or Life in the Woods publié en 1854.

La communauté culturelle établie à Concord, une charmante bourgade du Massachussetts située à 40km environ de Boston,

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comptait parmi ses membres  - entre autres - Ralph Waldo Emerson (père du Transcendantalisme), Nathaniel Hawthorne (auteur du roman The Scarlet Letter -La Lettre écarlate - publié en 1850) et D.H.Thoreau (1817-1862) dont l'essai Civil Disobediance (1849) pose à sa manière les règles nécessaires à l'exercice de la démocratie.

Thoreau choisit de vivre 2 ans à la marge de Concord, non en ermite car il appréciait les visites, non en ascète car il n'était adepte ni de la privation ni de la mortification, mais en observateur attentif et humble de son environnement naturel re-découvert lors de ses "excursions": les bois, un lac, les plantes, la compagnie des oiseaux et des autres animaux.

 

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Au contact intime de la nature, il apprit à en respecter davantage encore les lois, à en protéger les espèces, à éviter d'en épuiser les ressources au seul profit du règne humain.

Son récit très lumineux et sage composé de 18 sections dont la première "Economy" pourrait inspirer bon nombre de pseudo chantres de l'écologie de tous poils qui saturent les médias, est un appel à ne pas sur-consommer, à repenser la relation entre l'individu et le groupe, à savoir regarder la beauté et la sagesse de la Nature.

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1-DSCN8512Cette belle méditation pragmatique et poétique à la fois ne relève pas de l'utopie: c'est une déclaration de vie, de l'amour de la vie qui transcende les trivialités de l'existence et nous invite à prendre en compte les spécificités de la terre, du climat, de la topographie, etc.

Ecrit dans une langue superbe et forte, c'est un magistral traité d'écologie avant la lettre, un hymne à la vérité dont l'homme moderne semble avoir fait le deuil et qui, ne soyons pas dupes, s'impose à présent en retour avec une cruelle évidence.   

Voici ce passage clé qui éclaire tout le propos:

"I went to the woods because I wished to live deliberately, to front only the essential facts of life, and see if I could not learn what it had to teach, and not, when I came to die, discover that I had not lived." ("Where I lived, and What I Lived For", Dover Thrift Editions, 1995, p.59)

"Je gagnai les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n'affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu'elle avait à enseigner, non pas quand je viendrais à mourir, découvrir que je n'avais pas vécu.", trad. L. Fabulet, Gallimard L'Imaginaire, 2008, p.90)

1-DSCN8499Que penserait Thoreau aujourd'hui alors que son pays, comme d'autres, figure parmi les grands pollueurs de notre planète?

Que dirait-il sur l'état de ce monde que nous avons reçu en partage?

Qu'en est-il aujourd'hui de son héritage? une nouvelle génération d'esprits engagés, écrivains ou non, militent pour éveiller les consciences et poursuivre la réflexion sensible de Thoreau. On songe à Mitchell Thomashow, Gary Snyder, Scott Slovic et Rick Bass, un écrivain au parcours très singulier dont je vous parlerai très prochainement.

Bonne journée à vous!

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